L'Association " 40 millions d’automobilistes " lance une action collective contre l'Etat devant la CEDH
Publié le 28 février 2011
Tags : PRESSE, MAGAZINES, 40 MILLIONS D'AUTOMOBILISTES
L'Association " 40 millions d’automobilistes " lance une action collective
contre l'Etat devant la CEDH
Elle entend en effet dénoncer publiquement : "la violation par l’Etat français des droits de la défense, lors des contentieux routiers.
D'après le Code de procédure pénale, un automobiliste qui souhaite contester la matérialité ou la légalité d’un PV peut adresser une réclamation à l’Officier du ministère public.
L'action lancée aujourd'hui publiquement par 40 Millions d'Automobilistes - l'association nationale forte de 320 000 membres répartis dans 25 automobile clubs régionaux - risque de faire grand bruit. Elle entend en effet dénoncer publiquement : "La violation par l’Etat français des droits de la défense, lors des contentieux routiers. Tous les freins administratifs et fiscaux visant à décourager la procédure de contestation des PV routiers sont illégaux" , martèle l'association. Les condamnations juridiques prononcées successivement depuis 2002, à l’encontre de l’Etat sur ce sujet, sont restées à ce jour sans effet. Deux cas de jurisprudence européenne ont pourtant déjà condamné l’Etat français, pour l’abus de pouvoir des Officiers du Ministère Public."
Pour contraindre l’Etat à se conformer aux textes de
loi, 40MA lance donc une action contentieuse nationale devant la
Cour Européenne des Droits de l’Homme. Elle invite
toutes les personnes dont la réclamation aurait
été illégalement rejetée ou recouvrée
par exécution forcée, à envoyer, sous deux mois,
son dossier à sa Commission juridique pour être
étudié : "L’accumulation des témoignages
permettra de justifier devant la Cour Européenne des Droits
de l’Homme, la violation des droits de la défense et
l’entrave à l’accès au tribunal, sur
lesquels l’Etat français ferme les yeux."
D'après le Code de procédure pénale, un
automobiliste qui souhaite contester la matérialité ou
la légalité d’un PV peut adresser une
réclamation à l’Officier du Ministère
Public. Si la contestation remplit les conditions de
recevabilité sur la forme, l’Officier a
l’obligation de la porter devant la juridiction de
proximité, à moins qu’il ne fasse preuve
d’indulgence, en la classant sans suite.
Or dans la pratique, les avocats spécialistes du droit
routier constatent que les Officiers du Ministère Public
outrepassent, le plus souvent, leurs prérogatives, se
permettant de rejeter sans droit ni titre la contestation du
contrevenant, en jugeant eux même la pertinence du dossier
soumis.
Selon Rémy JOSSEAUME , Docteur en droit
pénal routier et Président de la commission juridique
de l’association 40 millions d’automobilistes,
"cette pratique totalement illégale au regard des
pouvoirs conférés à l’Officier est contraire
à l’article 6-1 de la Convention Européenne des
Droits de l’Homme, qui stipule que seul un tribunal
indépendant et impartial établi par la loi peut
décider du bien-fondé de toute accusation en
matière pénale."
Dès lors, les conséquences pour le justiciable sont
multiples: l’amende est automatiquement majorée par le
Trésor public, faute d’avoir été
informé, dans le délai légal, d’une
contestation de l’infraction par l’Officier du
Ministère Public. Des procédures fiscales de
recouvrement sont activées. Le retrait des points
correspondant à l’infraction est effectué. Enfin,
le contrevenant qui se voit refuser l’accès à la
justice, peut toujours réitérer sa contestation, mais
au stade, cette fois, de l’amende forfaitaire
majorée.
Pour Maître Philippe YLLOUZ , Avocat membre
de la commission juridique de 40 millions d'automobilistes :
"Ces pratiques abusives, ajoutées
au principe de consignation qui impose le paiement préalable
de l’amende avant toute réclamation devant un juge,
sont autant d’obstacles à la contestation d’un
PV. La complexité du système et l’enjeu financier
ont, bien souvent, raison de la pugnacité des contrevenants,
qui découragés préfèrent abandonner les
poursuites et se soumettre à la violation de la loi."
Quant à
René QUEFFELEC , président de
l’association 40 millions
d’automobilistes, il considère que
: "Cet appel
à témoin national va nous permettre de démontrer
devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme,
l’importance de telles pratiques illégales en France.
L’Etat n’aura d’autre choix que de
réformer son système, pour garantir le respect des
droits de la défense."
Le formulaire de constitution de dossier est accessible en
cliquant sur le lien ci-après :
le
dossier
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